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Le Qi Gong et les arts martiaux

Le Qi Gong de l’art martial remonte au 7ème siècle, à l’enseignement donné par le moine Damo au temple Shaolin. Ce style travaille la méditation à l’intérieur du corps, et la forme du combat à l’extérieur, appellée la “ boxe de Shaolin ”, servant à se défendre contre les ennemis. Ce style s’appelle “ Wai Jia Quan ” ou boxe de style externe, car la force se manifeste à l’extérieur.

Un autre style de boxe, fondé dans le temple de Wudang par le Maître Zhang San Feng, est appelé “ interne ”, car il est plus destiné à se défendre qu’à attaquer. Ainsi, la force est conservée à l’intérieur.

Ces deux grandes origines de l’art martial se développent, se ramifient au cours des siècles pour donner les très nombreux styles et écoles toujours classées aujourd’hui en “ style externe ” et “ style interne ”.

Les nombreux conflits et guerres sévissant en Chine à cette époque favorisent le développement des arts martiaux regroupés aujourd’hui en Chine sous le nom de “ Wushu ”. 3 styles internes de l’art martial se détachent:

- Le Tai Ji Quan ou “ Boxe du Faite suprême ”, dont le fondateur, Maître Chen Wang Ting a vécu au 18ème siècle au Chen Jia Guo (province du Henan). Créateur du style de Tai Ji Quan qui porte son nom: “ Chen ”.

 

Celui-ci harmonise les techniques du Qi Gong (travail de l’énergie interne) et les techniques de boxe. Ainsi la forme du corps s’harmonise avec l’esprit. L’apparence des mouvements est celle des mouvements de l’art martial, mais ils sont la manifestation de l’énergie interne du corps. A la suite de Maître Chen, les différents styles deTai Ji Quan se sont formés:

- Style Yang, actuellement le plus pratiqué en France.

- Style Wu.

- Style Sun.

Ils forment les 4 grands styles du Tai Ji Quan. Le Tai Ji Quan est comme une forme particulière de Qi Gong dynamique. Il allie l’équilibre, la souplesse, la force intérieure, la maîtrise du corps et de l’esprit, dans une expression harmonieuse et gracieuse à l’extérieur, puissante à l’intérieur. Pour ses nombreuses qualités dépassant le seul contexte des arts martiaux, le Tai Ji Quan s’est extrêmement répandu en Chine et dans le monde. Il est assimilé à une discipline de santé et de longue vie.

- Le Xin Yi Quan, fondé à la fin du 18ème siècle, est la boxe qui “ harmonise la forme et l’esprit ”. Il imite les mouvements de 12 animaux tels que dragon, tigre, singe, cheval, coq, hirondelle, serpent, ours, aigle... Le Xin Yi est une application martiale d’anciennes formes de Qi Gong imitant les animaux et les formes de la nature.

- Le Bagua Zhang, ou “ boxe des 8 trigrammes ”, fondé par Maître Dong Hai Chuan au 19ème siècle. Ce style utilise dans une forme d’art martial, d’anciennes formes de Qi Gong taoïste reliées au 8 trigrammes du Yi King (le livre des mutations)

.Dans le Bagua, on décrit: « La forme du corps, mobile comme le dragon. Le regard, vif comme le singe. La posture, stable comme le tigre. Il se déplace en tournant, comme l’aigle ».

A l’extérieur, le Bagua travaille beaucoup les mains, les yeux et le bassin.

A l’intérieur, l’esprit et la concentration produisent la force intérieure.

Ces trois styles, Tai Ji Quan, Xin Yi et Bagua, constituent les styles “ internes ” de l’art martial. Ils forment, par le travail énergétique où le corps et l’esprit sont unis, une forme de Qi Gong martial.

A partir du 15ème siècle, le Yi Jing Jin et le Ba Duan Jing, que nous avons déjà mentionnés, deviennent aussi des bases de travail pour la pratique des arts martiaux.

Le Yi Jing Jin sert à renforcer l’énergie interne pour développer la puissance extérieure. Le Ba Duan Jing assouplit et renforce plus spécialement les articulations et les tendons. Ces méthodes de Qi Gong, associées à la pratique de l’art martial, ont la double utilité de développer la force intérieure et la résistance, mais aussi d’éviter les blessures ou traumatismes qui peuvent survenir lors de la pratique, l’énergie nourrit et protège les muscles et les articulations. Certains pratiquants ont développé un aspect du Qi Gong martial appelé “ Qi Gong dur ” ou “ Yin Qi Gong ”. Cette forme demande au pratiquant une très bonne maîtrise de l’énergie, pour l’accumuler en certains endroits du corps (le ventre, les mains, la tête...). Le pratiquant arrive ainsi à produire des “ phénomènes ”: casser des briques avec la tête ou le poignet, marcher sur des braises, résister à des piqûres de lances et à toutes sortes d’agressions extérieures, sans éprouver de douleurs. Ces phénomènes servent surtout à montrer la capacité du pratiquant de maîtriser l’énergie.

; ils demandent en effet une pratique sérieuse et profonde.

Le travail énergétique dans la pratique de l’art martial, que l’on appelle aussi « Nei Gong » ou « travail intense » a trois aspects principaux :

- Le Zhan Zhuang : C’est un travail statique en position debout visant à tonifier l’énergie. La position maintenue permet d’augmenter la force et la stabilité des membres inférieurs et de développer la concentration de l’esprit.

- La respiration profonde, généralement de type abdominale inversée . L’expiration est souvent plus longue que l’inspiration. Elle permet de tonifier davantage l’énergie dans le corps et d’augmenter sa résistance. Elle favorise la concentration et la maîtrise de soi. - Le travail en souplesse (Rou Shu). Bien plus que le simple assouplissement, il s’agit ici d’équilibrer et d’accorder parfaitement la souplesse du mouvement avec la manifestation puissante de l’énergie. Ce travail est le plus profond et le plus difficile dans l’apprentissage de l’art martial. Sa maîtrise permet de passer du repos à l’action brusque, de la douceur à la puissance instantanée, de pouvoir agir et réagir en fonction de tous les éléments extérieurs. Il permet au Maître d’être serein et imprévisible en toutes les circonstances.

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