top of page

Histoire de la MTC

Histoire succincte de la médecine chinoise et Qi Gong

"Le Qi Gong est un art qui plaît à l'esprit, ralenti le processus de vieillissement et prolonge la vie" . FU YI

Préhistoire :

Les premières traces du Qi Gong ont été découvertes à la lecture d'un texte vieux de 4000 ans contenant une dance : la Grande Dance DA WU qui,pratiquée régulièrement, s'avérait entretenir la santé. Elle prévenait des maladie en contribuant à la circulation du Qi  permettant de mieux faire face à l'humidité de la région. On peut imaginer que cette pratique aie aussi été l'apanage des Shamans dont le rôle était de canaliser l'énergie du Ciel et de la Terre au bénéfice de L'humanité REN. Ceci en ferait la première branche de la médecine chinoise.

​​

Période légendaire vers -2850 : Age d'or de la Chine  : début de la dynastie des Rois sages

FU XI inspirateur du YI JING livre des mutations

SHENG NONG auteur du traité médical technique de l'agriculture

HUANG DI empereur jaune référence Du Huang Di Nei Jing traité de MTC

Huang Di gouvernait une confédération de tribues au nord de la Chine . Il était dit qu'il pratiquait la méditation et les techniques du souffle, l'alchimie interne taoiste.

 

Epoque des Trois Dynasties (San Dai)

Xi -2200 à -1765(21ème - 18ème siècle av. J.-C.)

Shang -1765 à 1122 (18ème - 11ème siècle av. J.-C.)

Zhou -1121 à 722

La pratique de la médecine de cette époque n’est pas bien connue, car aucun texte n’a été retrouvé. Seuls quelques instruments (aiguilles d’acupuncture en pierre notamment) témoignent de l’existence d’une médecine chinoise primitive, il y a plus de trois mille ans. On peut pourtant affirmer que les balbutiements de la médecine chinoise commencèrent entre 1000 et 500 av. J.-C. bien  qu'il soit  possible que  son origine  soit  antérieure.

Epoque des Printemps et Automnes (Chun Qiu) (770 - 476 av. J.-C.)

Lao tseu fonde le taoïsme (philosophie naturaliste),

Confucius fonde un doctrine morale et politique.

En Inde vers -525 Bouddha fonde une philosophie humaniste

L’époque des Printemps et Automnes correspond à la fin de la phase de développement strictement empirique de la médecine chinoise et au début de sa transformation en système médical cohérent. Ce développement se poursuit durant les Royaumes Combattants

Royaumes Combattants (Zhang Guo)(475 - 221 av. J.-C.).

Invention de l'encre et utilisation du bois, du bambou et de la soie. Découverte de l'aimant naturel

L’époque des Royaumes Combattants est une période clef durant laquelle la médecine chinoise devient une « médecine savante » qui se détache des superstitions et autres croyances magiques.

La plupart des concepts théoriques et des fondements dialectiques sont élaborés à cette époque, comme celle de « l’énergie » (Qi), du « Yin/Yang » et des cinq mouvements (Wu Xing).

Grâce à l'application du mode de représentation de l’univers et de ses phénomènes et aux expériences accumulées pendant des siècles, la médecine chinoise acquiert toute sa cohérence interne.

Qín Yuè Rén 秦越人alias Biǎn Què  扁鹊 est l’un des plus grands personnages de la tradition médicale chinoise. C’est le premier médecin à avoir eu une biographie dans l’histoire chinoise. Il vécu durant la période des Royaumes Combattants, au Vème siècle av. J.-C. Biǎn Què était réputé pour être un expert du diagnostic : observation, olfaction/audition, interrogatoire et palpation. Il était particulièrement doué dans la palpation du pouls. Il maîtrisait de nombreuses spécialités médicales, et en particulier la gynécologie mais surtout la pédiatrie.

Il s’opposa aux pratiques médicales basées sur les superstitions et la sorcellerie.

D’après l’ouvrage historique Hàn Shū  汉书 (Le livre des Han), Biǎn Què écrivit deux ouvrages qui sont actuellement disparus. La légende lui attribue la paternité du Nán Jīng (Classique des difficultés), ce qui est peu probable. Dans tous les cas, on le considère comme l’un des « sages » de la médecine chinoise.

Le fait historique le plus important de cette période est la naissance du « classique interne ». Le Huáng Dì Nèi Jīng  黄帝内经, c’est-à-dire le Classique interne de l’Empereur Jaune (aussi appelé Nèi Jīng  内经) est considéré comme l’ouvrage le plus ancien de la médecine chinoise. C’est la « Bible » fondatrice qui pose les fondements théoriques de la médecine chinoise.

Selon les historiens et spécialistes chinois, les principaux textes du Nèi Jīng (Classique interne) ont été rédigés pendant la période des Royaumes Combattants, puis complétés pendant les époques suivantes, en particulier sous les Han (206 av. jc. - 220 ap. jc.) mais aussi sous les Tang (618-907).

Ce n’est qu’au début des Han occidentaux (206 av. J.-C.- 25 ap.J.-C.) que l’essentiel de ces textes commence à être regroupé dans un seul ouvrage. Ce classique est considéré depuis au moins 2500 ans comme l’ouvrage absolument indispensable pour apprendre la médecine chinoise. Il a été le point de départ des développements théoriques de très nombreux courants médicaux.

La grande majorité des médecins célèbres qui ont élaboré cette tradition médicale sont partis de cette référence incontournable. Il est reconnu par tous comme la référence absolue et indiscutable.

Dynastie Qin (221-206 av. J.-C.)

Premier contact avec le japon, grande muraille de chine- armée d'argille à Xi an

Le premier empereur connu sous le nom de Qín Shǐ Huáng Dì  秦始皇帝, obsédé par la recherche de l’immortalité, regroupe autour de lui un grand nombre de savants, médecins et alchimistes, dont les investigations s’orientent essentiellement vers les techniques de longévité et la recherche de l’immortalité. Paranoïaque, il fait exécuter de nombreux lettrés et ordonne un gigantesque autodafé. Seuls certains ouvrages de médecine, d’agronomie et de divination sont épargnés. A sa manière, il aura favorisé les méthodes de prévention et d’hygiène de vie que l’on retrouve en médecine chinoise.

Dynastie Han (-206 av. J.-C. 220 apr. J.-C.)

Fresque de Mawangdui (-200) peinture sur soie, exercices physique inspiré des animaux.

Développement de la médecine et de la pharmacopée, célèbre médecin taoïste créa une gymnastique médicale. Fabrication du papier, naissance de l'imprimerie, invention de la boussole.

C’est sous cette dynastie que se structurent, s’organisent, s’ordonnent les théories et la pratique de la médecine chinoise. C’est à cette époque que sont synthétisés les différents courants médicaux qui donneront naissance à la médecine chinoise telle que nous la connaissons aujourd’hui.

la pharmacologie chinoise s’affirme, notamment grâce à deux ouvrages fondamentaux :

Le Shén Nóng Běn Cǎo Jīng  神农本草经 (La matière médicale de Shen Nong) est la toute première matière médicale, produite autour des dynasties Qin et Han par des auteurs inconnus mais attribuée à Shén Nóng 神农 l’un des empereurs mythiques, fondateur de la civilisation chinoise. Elle intègre 365 substances médicinales (dont 252 végétales, 67 animales, 46 minérales), classées en trois grands groupes selon le niveau de toxicité et d’utilité des remèdes. Cet ouvrage servit de base au développement de la pharmacologie chinoise. C’est une référence incontournable depuis 2000 ans.

Le Shāng Hán Zá Bìng Lùn 伤寒杂病论 (Traité des lésions du froid et de maladies diverses) est l’un des plus grands classiques de la médecine chinoise, probablement le plus important après le Nèi Jīng (Classique interne). Il fut écrit par Zhāng Jī  张机 alias Zhāng Zhòng Jǐng 张仲景 (150-219 ?), le « sage de la médecine ». Ce texte influença toutes les générations jusqu’à nos jours et constituent un monument essentiel, à la fois de la pharmacologie chinoise et de la pathologie clinique. Il est à la base d’un des principes les plus fondamentaux de la médecine chinoise : la sélection des syndromes selon la différenciation des syndromes (biàn zhèng lùn zhì  辨证论治).

le Nán Jīng 难 经, le Classique des difficultés, est un autre texte fondateur du système médical. Il fut écrit durant les dynasties Han. Il éclaircit un certain nombre de sujets difficiles, de théories complexes ou d’incohérences présents dans le Nèi Jīng (Classique interne) ou qui circulaient durant les dynasties Qin et Han. C’est un ouvrage fondamental pour une meilleure compréhension de l’art médical chinois et de sa « bible » : le Nèi Jīng (Classique interne).

Parmi les médecins influents de cette période, nous retrouvons Huà Tuó 华佗 (env. 141-208) qui est l’un des personnages les plus importants de toute l’histoire de la médecine chinoise. Il participa activement à ce grand élan de construction de la médecine chinoise sous les dynasties Han. Il est à l’origine de grands progrès dans de nombreux domaines de la santé : chirurgie (la légende veut qu’il inventa l’un des premiers anesthésiques, má fèi sǎn  麻沸散, et qu’il fut un chirurgien hors pair, on le surnomme le « père de la chirurgie »), pharmacopée, « psychothérapie », acupuncture, qì gōng…Véritable légende, on lui attribue des guérisons miraculeuses à tel point qu’aujourd'hui lorsque l’on veut flatter un médecin on lui donne le surnom de « Huà Tuó vivant »… Huà Tuó et Zhāng Zhòng Jǐng furent les deux plus importants médecins des Han qui influencèrent toutes les autres générations de médecins jusqu’à nos jours.

 Les pratiques ancestrales du Qi Gong sous la dynastie des Han.
En 1973, des archéologues chinois ont trouvé un rouleau dessiné sur une étoffe de soie en couleurs, dans le tombeau n°3 des Han de Mawangdui près de Changsha, représentant 44 personnages, de tous âges et des deux sexes, dans diverses postures de Daoyin (conduire et étirer).
Ce nom est utilisé aujourd'hui pour désigner des "exercices physiques" ou "des gymnastiques corporelles" chinoises.

 

Le "jeu des cinq animaux" est une technique de longévité des plus anciennes. Le fait d'imiter les mouvements des animaux sauvages afin d'aguerrir son corps remonte loin dans l'histoire. Au temps des "Han postérieurs"( 25-220 ap. JC), le célèbre médecin Hua Tuo développa les mouvements des 5 animaux : ours, tigre, cerf, singe et grue que l'on nomma "le jeu des 5 animaux de hua tuo".
       

Les lettrés de l'école taoïste (daojia) de cette période, en continuité avec la pensée de  Laozi et de Zhuangzi (vers 370-300 av. JC), ont écrit des essais sur l'art de nourrir la vie ou la préservation de sa santé. Xi Kang (223-262 ap J-C), un des plus brillants esprits de son époque, a écrit le yang sheng lu (nourrir la vie) : ce concept englobe la notion d'hygiène, de gymnastique, de massage, de techniques respiratoires, de diététique, de règles de vie. Cette notion est la base du qi gong moderne.

Des Trois Royaumes (220-265) aux dynasties du Nord et du Sud (420-589)

Trois Royaumes 220 à 265

Le chinois devient la langue officielle au Japon.

Bodhidarma moine indien Bouddhiste fonde vers 470 la boxe Shaolin (kung fu Wushu)

Durant cette période, la médecine se développa sur divers plans :

Huáng Fǔ Mì 皇 甫谧 (214-282), contribua au développement de l'acupuncture, en apportant de nombreuses précisions sur les méridiens et les points, dans le Zhēn Jiǔ Jiǎ Yǐ Jīng 针灸甲乙经(Classique de l’ABC de l’acupuncture et de la moxibustion), publié vers 259 ap. J.-C. Il constitue après le Líng Shū (Pivot Spirituel - la 2ème partie du Classique interne) le premier grand classique dédié principalement à l’acupuncture et à la moxibustion. Il est la grande référence incontournable en acupuncture depuis toujours.

Wáng Shū Hé 王叔和 (201-280), de son côté fut un personnage important pour le développement de la médecine chinoise. Ministre de la médecine impériale sous la dynastie Jin de l’ouest (265 - 316), il synthétisa tout le savoir ancestral sur les pouls et le compila dans le fameux Mài Jīng (Classique des pouls). C’est l’ouvrage spécialisé en pulsologie le plus ancien. Il est toujours une référence incontournable sur le sujet dix sept siècles après. De plus, Wáng Shū Hé reconstitua et remis en ordre le Shāng Hán Zá Bìng Lùn 伤寒杂病论 (Traité des lésions du froid et des maladies diverses), le fameux ouvrage de Zhāng Zhòng Jǐng (150-219 ?) qui fut dispersé et oublié à cause des troubles sociaux de l’époque. C’est probablement grâce à lui que cette pièce maîtresse de l’édifice théorique de la médecine chinoise ne disparut pas.

Gě Hóng 葛洪 (env. 283-363) est un autre célèbre médecin, pharmacologue, taoïste et alchimiste de la dynastie Jin de l’Est. Il est l’auteur de deux livres de références le Zhǒu Hòu Bèi Jí Fāng (Prescriptions d’urgence) et le Bào Pǔ Zi Nèi Piān (Ecrit interne du maître qui embrasse la simplicité). C’est l’un des alchimistes et taoïstes les plus fameux de l’histoire chinoise. Obsédé par les élixirs de longue vie et de préservation de la santé, Gě Hóng fit appel à l’alchimie pour créer de nouveaux remèdes. Ceci est très clair dans le Bào Pǔ Zi Nèi Piān. Dans le Zhǒu Hòu Bèi Jí Fāng (Prescriptions d’urgence), il s’avère être un fameux médecin, pharmacologue mais aussi un ancêtre de l’immunologie…On lui doit également la description de la variole, de la tuberculose, de la peste, de l’hépatite virale, de la lymphangite aiguë.

Táo Hóng Jǐng 陶弘景 (456 - 536) est autre personnage important de cette époque. Il vécut sous la dynastie du Sud et du Nord. Médecin, lettré, taoïste, alchimiste, herboriste, il fut l’auteur de plusieurs ouvrages dont le Běn Cǎo Jīng Jí Zhù  本草经集注(Commentaire du classique de la matière médicale), paru en 536 qui est probablement le commentaire le plus ancien du Shén Nóng Běn Cǎo Jīng  神农本草经 (La matière médicale de Shen Nong). Il est aussi l’auteur prétendu du Yǎng Xìng Yán Mìng Lù 养性延命录 (Recueil pour nourrir la nature innée afin de prolonger la vie).

 

Dynasties du nord et du sud (420-589)

Avec l'introduction du bouddhisme en Chine et son développement entre le 5ème et 10ème siècle, les pratiques corporelles (exercices physiques et pugilistiques) se développent dans les monastères. Le Yi Jin Jing fut introduit d'après la légende par Bodhidharma dans le temple Shaolin sur le mont Tsongchan. Ces exercices constitués d'étirements des muscles et des tendons étaient pratiqués par les moines pour éliminer la fatigue et garder une bonne condition physique après les prières et le travail.

                        

Dynasties Sui (581-618) invention de la poudre, développement de la science, des arts, des techniques et de l'économie.

et Tang (618-907)Li shi min 627 à 649 vainqueur des turcs orientaux, rétablit la route de la soie, par où pénètrent le boudhisme, l'islam et le christianisme.

Cette époque marque l’avènement d’une sorte d’âge d’or pour la civilisation chinoise, plus particulièrement au VIIIème et au début du IXème siècle. La relative stabilité politique favorise le développement de l’économie, des sciences, des arts et des techniques.

L’enseignement de la médecine chinoise devient officiel et à partir de 624, les études sont sanctionnées par des examens d’Etat. Le premier codex pharmaceutique, le Táng Běn Cǎo 唐本草 (matière médicale des Tang) est rédigé en 659, sur ordre impérial. C’est sous les Tang que les échanges avec l’Inde, la Perse et Byzance atteignent leur apogée, ce qui conduit à l’introduction de nombreuses substances exotiques dans la pharmacopée chinoise.

Cháo Yuán Fāng 巢元方 (550-630) écrit par décret impérial et publie en 610 ap. jc. le Zhū Bìng Yuán Hòu Zǒng Lùn 诸病源候总论 (Traité général sur l’origine et les signes cliniques de toutes les maladies). Cet ouvrage est considéré comme le tout premier à présenter systématiquement l’étiologie, la pathogénie et la symptomatologie des maladies. Il fut la référence en la matière durant une très longue période et influença le développement de la médecine chinoise. Ce livre fut un manuel d’étude obligatoire pour devenir médecin sous la dynastie Song.

Les exégèses de textes anciens se développent, notamment au sujet du Huáng Dì Nèi Jīng (Classique interne de l’Empereur Jaune). Yáng Shàng Shàn 杨上善 (585-670), puis Wáng Bīng 王冰 (env. 710-805), deux éminents médecins, produisent les deux plus importantes versions commentées et réorganisées de ce texte fondamental, qui servent encore de nos jours de référence.

Sūn Sī Miǎo 孙 思邈 (581 - 682). Le plus fameux médecin de cette époque est indéniablement ,il excellait en gynécologie et en pédiatrie. Nous lui devons notamment deux œuvres colossales d’une grande richesse clinique et pratique :

le Qiān Jīn Yào Fāng (Prescriptions majeures de milles onces d’or) et le Qiān Jīn Yì Fāng (Prescriptions supplémentaires du Qian Jin [Yao Fang]). On peut considérer ces deux livres comme la première encyclopédie médicale de l’histoire de Chine. Cet érudit, humaniste et défenseur de l’éthique médicale, influença sur de nombreuses générations de médecins en Chine et au Japon. Ses travaux constituent toujours aujourd’hui une référence essentielle. Sūn Sī Miǎo était avant tout un phytothérapeute qui considérait que l’acupuncture, la moxibustion et la phytothérapie étaient des thérapeutiques complémentaires. On le nomma « roi des médicaments » (yào wáng 药王).

Dynastie des Tang (618-907)
La conception taoïste du corps et sa vision du monde ont influencé considérablement les pratiques corporelles chinoises. Les techniques respiratoires et les exercices taoïstes avaient pour but d'assurer la libre circulation du souffle, des fluides et du sang dans les vaisseaux.
La théorie des souffles (neigong) et ces pratiques ont pris un essor à cette période. Pour la première fois apparaît le terme Qi Gong dans un texte taoïste avec le sens de "procédés du souffle".


                                                               

Sun Simiao (581-682), célèbre médecin et pharmacien, donne les premières indications pour les massages de santé dans son ouvrage classique (30 tomes) le beiji qianjin yaofang (précieuses ordonnances pour les cas urgents). Cet ouvrage est encore aujourd'hui un livre indispensable dans la médecine traditionnelle chinoise.

Dynastie Song du nord 960 à 1227 : invention des caractères d'imprimerie. Impression de livres de mathématiques en Chine

Dynastie Song du Sud 1121 à 1279 :

Zhu xi 1130 à 1200 crée le néo confucianisme (interprétation de la métaphysique)

Sous les Song, de nombreuses découvertes techniques auront une influence sur la médecine. La découverte de l’imprimerie à caractères mobiles permet la diffusion du savoir médical. L’utilisation de la distillation permet la production de nouvelles substances thérapeutiques. L’anatomie fait des progrès, en partie grâce au développement de la dissection dans la médecine légale. Les premiers essais de variolisation sont fait autour 1014.

La localisation des méridiens et des points se standardise, grâce à la publication de planches d’acupuncture et à la réalisation de modèles humains en bronze (Tóng Rén 铜人hommes de bronze) pour l’étude de l’acupuncture. Ces statues, de formes et de dimensions humaines, comportaient des petits trous à l'emplacement des points d'acupuncture.

Des ouvrages tels que le Tóng Rén Shū Xué Zhēn Jiǔ Tú Jīng 铜人腧穴针灸图经 (Classique illustré des points d’acupuncture et de moxibustion de l’homme de bronze) de Wáng Wéi Yī  王惟一 (987-1067) accompagnent ce développement important de l’acupuncture.

Parallèlement, la pédiatrie et de la gynécologie s’imposent comme des spécialités à part entière grâce à des ouvrages de références comme le Xiǎo Ér Wèi Shēng Zǒng Wēi Fāng Lùn 小儿卫生总微方论 (Traité des formules générales pour l’hygiène des enfants), le Xiǎo Ér Yào Zhèng Zhí Jué 小儿药证直诀 (Décisions justes sur les médicaments des syndromes des enfants) de Qián Yǐ 钱乙 (1032-1113) et le Yòu Yòu Xīn Shū 幼幼新书 (Nouveau livre sur les enfants) de Liú Fǎng 刘昉 (1080-1150).

Les grands gynécologues sont Chén Zì Míng陈自明(env. 1190-1270) qui écrivit le Fù Rén Liáng Fāng Dà Quán 妇人良方大全 (Grande somme de formules excellentes pour les femmes) et Zhū Duān Zhāng (朱端章) (12ème siècle) auteur de plusieurs texte sur ce thème.

L’un des ouvrages les plus importants de cette période est le Sān Yīn Jí Yī Bìng Zhèng Fāng Lùn 三因极一病症方论 (Formulaire des maladies selon les trois causes) publié en 1174 et écrit par Chén Yán 陈言(1131-1189). C’est dans ce livre qu’il développa pour la première fois la classification des maladies selon trois catégories : externes, internes et ni interne ni externes. Cette classification influença toutes les générations postérieures jusqu’à nos jours.

Dynastie des Song (960-1279)

Cette période est prolifique en documents sur les arts corporels chinois.
Les exercices en position assise en fonction des 24 périodes de l'année et les exercices en position couchée auraient été inventés par  le légendaire Chen Tuan ( Chen Xiyi) maître taoïste de la conservation de la bonne santé.

          

Cette période fut très troublée. La guerre avec les barbares du nord, la corruption de l'état et la famine agressaient le peuple. Le Général Yue Fei (1103-1141) fut un héros national en combattant les barbares. il créa les Ba Duan jin (huit pièces de brocart) pour améliorer la santé de ses soldats. Il fut le premier à introduire systématiquement le wushu (techniques martiales) dans la formation des troupes. Il serait aussi à l'origine des styles de boxes : xing yi et des serres de l'aigle

Dynasties Jin (Nord) (1115 -1234)

Yuan (1271-1368)Domination mongole, la population est classée en 4 catégories .

Les Mongols, classe privilégiée

Les Séma : population des contrées occidentales , gens aux yeux clairs

Les chinois du Nord : doivent obéir au précédents

Les chinois du sud : les Han considérés comme méprisables.

Cette période est principalement marquée par l'influence de quatre grands maîtres, chacun ayant fondé un courant médical spécifique, issu de son interprétation de certains aspects du Nèi Jīng (Classique interne) et de son expérience clinique.

Liú Wán Sù 刘完素 (1120-1200) est le premier des quatre grands maîtres de la période Jin/Yuan. Il est le chef de file de « l’école du froid et du frais » (hán liáng pài - 寒凉派) qui affirme que les maladies ont pour source et caractéristique principales la chaleur. Il fit des six pervers environnementaux que sont le vent, la chaleur, le froid, l’humidité, la sécheresse et la canicule le fondement de son système étiologique. Et parmi eux il donna à la chaleur la place d’honneur, d’où l’utilisation de substances médicinales froides ou fraîches qui donnèrent leur nom à cette l’école.

Cette théorie s’intitule « zhǔ huǒ lùn 主火论 » (théorie du feu souverain) ou encore « huǒ rè lùn 火热论 » (théorie du feu et de la chaleur). Son approche influença fortement le courant des maladies de la tiédeur (wēn bìng 温病) sous la dynastie Qing. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages fondamentaux dont le Sù Wèn Bìng Jī Qì Yí Bǎo Mìng Jí  素问病机气宜保命集 (Recueil sur les mécanismes des maladies et les aptitudes du qì pour protéger la destinée selon les simples questions) et le Sù Wèn Xuán Jī Yuán Bìng Shì  素问玄机原病式 (Règles des mécanismes et de la source des maladies basées sur les simples questions).

Zhāng Cóng Zhèng 张从正 (1156-1228) est le deuxième des quatre maîtres de la médecine « Jin Yuan ». Il fut le principal continuateur de la pensée de Liú Wán Sù (1120-1200). Il développa l’utilisation de trois méthodes (sān fǎ 三法), la sudorification, la purgation et la vomification qui visaient à expulser ces six pervers climatiques qui envahissent le corps. En attaquant ces six pervers, la santé devait se rétablir automatiquement. Pour cette raison cette école est nommée gōng xià pài (攻下派)que nous pourrions traduire par « école de l’attaque et de la purgation ». Un des livres clé de Zhāng Cóng Zhèng où il expose sa doctrine est le Rú Mén Shì Qīn  儒门事亲 (Soins des confucianistes à leurs parents).

Lǐ Dōng Yuán 李 东垣 (1180-1251) est considéré le troisième des quatre grands maîtres de l’époque Jin/Yuan. C’est le chef de file de l’école de la tonification de la terre (bǔ tǔ pài 补土派). En effet, à travers son œuvre, il mit en avant le dérèglement de la rate et de l’estomac comme cause majeure des maladies (en dehors des lésions externes). Il est l’auteur de plusieurs ouvrages comme par exemple le Yī Xué Fā Míng 医学发明 (Eclaircissement de la science médicale), le Nèi Wài Shāng Biàn Huò Lùn 内外伤辨惑论 (Traité sur les erreurs de différenciations des atteintes internes et externes), le Pí Wèi Lùn 脾胃论 (Traité de la rate et de l’estomac) et le Lán Shì Mì Cáng 兰室秘藏 (Les secrets cachés de la chambre de l’orchidée), etc. Même s’il est difficile de faire un palmarès, Lǐ Dōng Yuán peut être considéré comme l’un des dix plus importants personnages de la tradition médicale chinoise.

Zhū Dān Xī 朱丹溪 (1281-1358) est le dernier des quatre grands maîtres des dynasties Jin et Yuan. Influencé par les théories des trois premiers maîtres de la période Jin/Yuan et de Wáng Hǎo Gǔ, il développa sa propre approche. L’une de ses théories centrales est de dire que le yáng tend à être excessif et le yīn déficient. Il préconise alors de traiter les maladies en nourrissant le yīn et en abaissant le feu (yáng). Il est donc considéré comme le représentant de l’école de « nourrir le yīn » (zī yīn pài 滋阴派). C’est dans le Gé Zhì Yú Lùn (Traité supplémentaire de l’étude des phénomènes de la nature) écrit en 1347 puis ensuite dans le Dān Xī Xīn Fǎ (Le cœur des méthodes de Dan Xi) qu’il décrit ce point de vue.

Dynastie Ming (1368-1644) Fin de la domination mongole, ouverture vers l'occident, arrivée des portugais, des Espagnoles, des Hollandais, des Anglais. En 1628 révolte paysanne. Invention de fusées à 1 et 2 étages.

De grands médecins continuèrent à développer les théories et l’application clinique de la médecine chinoise. L’un des plus grands phénomènes des Ming est incontestablement Lǐ Shí Zhēn 李 时珍 (1518-1593). Les spécialistes pensent qu’il fut l’auteur de dix sept ouvrages. Seuls trois d’entre eux nous sont parvenus. Ils sont considérés comme des œuvres fondamentales.

Il s’agit du Qí Jīng Bā Mài Kǎo  奇经八脉考 (Etudes des huit vaisseaux extraordinaires) paru en 1572, du Bīn Hú Mài Xué 濒湖脉学 (Enseignement sur les pouls de Bin Hu) paru en 1564 et qui est toujours aujourd’hui une source incontournable pour la pulsologie chinoise et enfin du colossal Běn Cǎo Gāng Mù  本草纲目 (Compendium de la matière médicale), l’une des plus importantes références en termes de pharmacologie chinoise parue en 1596, trois ans après sa mort. On lui doit de nombreuses innovations tant sur le plan théorique que clinique.

Un autre géant de la dynastie Ming est Zhāng Jiè Bīn 张介宾 (1563-1640). C’est l’un des plus célèbres commentateurs du Nèi Jīng (Classique interne) et on lui doit de nombreux éclaircissements sur des sujets difficiles. Ses œuvres majeures sont le Lèi Jīng 类经 (Classique des classifications), le Lèi Jīng Fù Yì  类经附翼 (Complément annexé du classique des classifications), le Lèi Jīng Tú Yì  类经图翼 (Complément illustré du classique des classifications)et le Jǐng Yuè Quán Shū 景岳全书 (Œuvre complète de Jing Yue). Sa théorie personnelle la plus célèbre est de dire que le yáng n’est jamais en excès. Au contraire, étant à la base de la vie, il est plutôt en vide, d’où la nécessité de le renforcer. C’est pour cela qu’on fait de lui l’un des principaux représentants de « l’école de la tonification tiède » (wēn bǔ pài 温补派).

Mais d’autres médecins célèbres apportèrent leur contribution pour une meilleure compréhension et application de la médecine chinoise comme Téng Hóng 腾弘, Yú Tuán 虞抟 (1438 – 1517),Gōng Tíng Xián 龚廷贤 (1522-1619), Sūn Yī Kuí 孙一奎 (≈ 1522 - 1620), Wáng Kěn Táng  王肯堂 (1549-1613), Wú Kūn 吴昆(1551-1620), Mǎ Shí 马莳, Lǐ Zhōng Zǐ  李中梓 (1588 - 1655), Zhào Xiàn Kě 赵献可, Lǐ Chān 李梴, pour n’en citer que quelques-uns.

Il faut aussi noter que l’acupuncture eut aussi ses leaders comme Yáng Jì Zhōu 杨继洲 (1522-1620) qui publia en 1601 le Zhēn Jiǔ Dà Chéng 针灸大成 (Compendium de l’acupuncture et de la moxibustion). Il présente une synthèse de l’ensemble des connaissances sur l’acupuncture et la moxibustion de son origine jusqu’à son époque. Ses nombreuses formules et techniques d’aiguilles inspirèrent de nombreuses générations d’acupuncteur jusqu’à nos jours.

 

Il est à noter que les indications des points d’acupuncture proviennent intégralement du Zhēn Jiǔ Jù Yīng 针灸聚英 (Collection du meilleur sur l’acupuncture et la moxibustion) publié en 1529 et écrit par Gāo Wǔ 高武.

 Dynastie des Ming (1368-1644)

Dans un ouvrage de Zhou Lujing rédigé en 1579, " La moelle du phénix rouge" (chifeng sui), nous observons un tableau de daoyin des anciens immortels, des personnages légendaires qui fournissent au peuple des symboles et des modèles pour mieux vivre.
Dans cet ouvrage, figurent aussi les premiers dessins des jeux des animaux dans "le livre des animaux" (wuqin shu).


    La gymnastique (daoyin) des immortels légendaires d'après la moelle du phénix rouge de zhou Lujing     

Luo Hongxian, lettré taoïste, publia à la même époque deux ouvrages de référence, le" Weisheng zhenjue"(formules pour se maintenir en bonne santé) et le "Wanshou xian shu" (livre des immortels). Ces ouvrages comportent les exercices respiratoires taoïstes des anciens immortels ainsi que des prescriptions médicales.
Dans l'édition complétée (4 volumes) en 1832,  Cao Ruoshui  a fait une compilation des "techniques de longévité anciennes".

           

Dynastie Qing (1644-1911)

Dynastie Mandchoue, période semicoloniale. En 1685, début du commerce avec l'Occident. Première guerre de l'opium anglo chinoise 1840 à 42, 2ème guerre de l'opium 1856 à 1860.

de 1883 à 1885 , guerre franco chinoise la chine quitte le tonkin. De 1894 à 1895 guerre sino japonnaise. En 1900, révolte des Boxers. En 1908, Pu YI le dernier Empereur à 3 ans.

C’est à la fin des Ming et durant la dynastie des Qing que se développa le dernier développement théorique et clinique de la médecine chinoise que l’on nomme « l’école des maladies de la tiédeur » (温病学派 - wēn bìng xué pài), marquant un tournant majeur dans l’étude de l’épidémiologie en Chine.

C’est un courant de pensée qui vint compléter le point de vue de Zhāng Zhòng Jǐng. Les autres grands maîtres de cette école sont Wú Yòu Kě (吴又可), Yè Tiān Shì (叶天士), Wú Jū Tōng (吴鞠通),Xuē Shēng Bái (薛生白) et Wáng Mèng Yīng (王孟英). Ils ont introduit la notion de pénétration de la chaleur à travers quatre couches (sì fēn 四分) et de l’humidité chaleur à travers les trois foyers (sān jiāo).

Les ouvrages majeurs de ce développement sont le Wēn Rè Lùn 温热论 (Traité de la tiédeur et de la chaleur), le Wēn Bìng Tiáo Biàn 温病条辨 (Analyse détaillée des maladies de la tiédeur), le Wēn Rè Jīng Wěi  温热经纬 (Compendium sur [les maladies] de la tiédeur et de la chaleur).

Un autre grand médecin de la dynastie Qing est Wáng Qīng Rèn 王 清任 (1768-1831). Il insistait sur le fait qu’un médecin devait connaître l’anatomie interne, notamment des organes avant de soigner. C’est pour cela qui se rendait dans les cimetières et les lieux d’exécutions pour étudier l’anatomie.

Ceci donna naissance à l’un de ses ouvrages majeurs : le Yī Lín Gǎi Cuò  医林改错 (Correction des erreurs de la forêt médicale) paru en 1830 qui tenta de corriger les erreurs anatomiques des textes anciens. Sur le plan clinique, il pensait que beaucoup de maladies étaient provoquées par une stase de sang par stagnation de Qì ou vide de Qì. Ainsi, il mit au point une série de formules pour traiter la stase de sang qui sont très utilisées aujourd’hui.

F. Période de la dynastie des Qing (1644-1911)

Les pratiques psychosomatiques des taoïstes ont été pour la première fois signalées en France par le père  jésuite Jean-Joseph Amiot (1718-1793) qui arriva à Pékin en 1751, où il mourut en 1793. Il interpréta les attitudes du "kong fou" dans son livre mémoires sur les Chinois tome 4.

                                               

La principale source d'inspiration pour le Qi Gong moderne demeure le traité illustré  "Neigong tushuo" (explications du travail interne), préfacé par  Wang Zuyuan. Ce dernier séjourna pendant 3 mois au temple Shaolin en 1854. Un des chapitres important est la "méthode des douze trésors" (shi er duan fa).

                                    

Entre 1800 et 1900, plusieurs auteurs firent des compilations, des révisions et des rajouts des traités anciens. Presque tous les documents illustrés de dessins explicatifs des techniques datent de cette époque.

Le contact avec l'occident a amené les Chinois à valoriser leurs savoirs ancestraux. En 1895, John Dudgeon, médecin écossais, a écrit le  kung fu or medical gymnastics, il s'est aperçu que les pratiques chinoises avaient une valeur hygiénique.

A cette époque, le savoir et l'enseignement commencent à se populariser vers les laïcs. Mais la transmission se fait toujours par un maître dans le cadre de disciples, de petit groupe ou dans la famille (le clan) suivant l'école et le courant d'origine .

Les courants historiques ancestraux :
1.  le confucianisme : les règles de vie, le respect des ancêtres, les arts.
2.  le taoïsme : tao, yin et yang, méridiens, qi, alchimie intérieure
3.  le bouddhisme : méditation chan, juste milieu, détachement
4.  les arts martiaux : devenir fort pour mieux vivre et défendre son clan.
5.  les médecins et les guérisseurs : être en bonne santé pour soigner 

Ces 5 grands courants se sont influencés et mélangés mutuellement au cours des siècles dans les pratiques populaires. La base commune est la notion de préservation de la santé, soit pour vivre en harmonie avec la nature, soit pour le contrôle de soi, pour servir le bien commun, ou pour être fort pour servir la famille ou son clan.

République chinoise 1911 à 1949

Révolution de 1911 contre la dynastie mandchou. 2Ème guerre sino japonnaise 1937 à 1945. De 1946 à 1949 guerre civile, victoire de Maozedong. Tchang kai check se régugie à Taiwan. Naissance de nombreuses société secrètes : Niam, Lotus bleu, Barbes rouges, se transformant en soulèvement populaire anti mandchou et anti étrangers.

La notion de sport pour l'éducation et l'hygiène avec l'influence de l'occident commence à rentrer dans les moeurs. Les jeux olympiques modernes engrangent un engouement pour les sport athlétiques, la république de Chine organise des jeux nationaux. Des cours de culture physique à la mode occidentale rentrent dans les écoles.

Des associations sportives ouvertes à tous commencent à faire leur apparition.
L'association de culture physique" jingwu" ouvre des filiales dans toutes la Chine.
Les arts martiaux  subissent des transformations insistant sur l'aspect sportif ou l'aspect santé (taiji quan).

                                          

Pendant le conflit entre les forces nationalistes et les forces communistes, la guérilla communiste se fia à des thérapeutes locaux traditionnels malgré un discours critique du parti sur "ces pratiques superstitieuses".

République populaire de chine 1949 à nos jours

les cents fleurs 1956 à 1957 critiques du gouvernemtn en place encouragées dans un premier temps puis réprimées par la suite.

La création du Qi Gong moderne s'est fait avec l'arrivée au pouvoir du parti communiste. Par manque de moyen et pour utiliser le potentiel humain existant, le gouvernement décide d'utiliser les savoirs ancestraux dans le cadre de la médecine tout en essayant de la moderniser et de la rénover.

Liu Guizhen (1920-1983), jeune cadre du parti, sera soigné en 1947 d'un ulcère par son oncle Liu Duzhou qui lui apprend le travail de la force intérieure (neiyanggong), pratique transmise traditionnellement de maître à disciple.
Le parti le pousse à approfondir cette pratique.
Le secrétaire du parti, Cheng Yulin, l 'assigna à l'enseignement dans le sanatorium des cadres du Hebei méridional et l'entoura d'un groupe de chercheurs.

Le 3 mars 1949, Huang Yueting, chef des chercheurs au sanatorium, proclame  formellement l'adoption du terme Qi Gong lors d'une réunion de travail sur la santé.

Le choix de ce terme a été difficile mais il fallait trouver un nom officiel à cette méthode thérapeutique. Les expressions "méthode thérapeutique pour l'esprit" (jingshen liaofa), "méthode de thérapie psychologique" (xinli liaofa) furent envisagées.
Le nom choisit fut :"méthode thérapeutique de Qi Gong" (qi gong liaofa).

Le choix de ce  nom sera critiqué par de nombreux spécialistes trouvant le terme "qi" inapproprié, ce terme ayant beaucoup de significations. 
Chen shou, fondateur du sanatorium de shanghaï, dira :
" Si on considère le qi comme signifiant certains phénomènes de l'activité du système nerveux, on peut facilement le comprendre, mais si on insiste en disant que c'est l'effet dans le corps humain du mystérieux qi cosmique, il sera impossible de se libérer d'un revêtement mystique".

De nombreux courants préférerons garder le terme ancien :" méthode pour nourrir la vie" (yangsheng fa).

1954 à 1961

L'originalité de Liu Guizhen et son équipe de chercheurs est de regrouper de nombreuses pratiques qui se complètent et de créer une théorie qui est la base du qi gong d'aujourd'hui.


Professeur Liu Guizhen

Il définit le Qi Gong comme intégrant la "triple discipline"(santiao) : 
1. La discipline du corps  
2. La discipline de la respiration 
3. La discipline de l'esprit  

Au départ, Liu Guizhen enseignait 4 méthodes au sanatorium de Beidahe : 
1. neiyanggong : méditation en position assise ou allongée, ou sur une chaise avec concentration sur certains endroits du corps avec une respiration calme
2. qiangzhuanggong : méditation en posture debout ou assis ou libre
3.xingbugong : mouvements gymniques ambulatoires à pratiquer en position verticale.
4; baojiangong: forme d'auto massage en position assise.

D'autres sanatoriums ou des cliniques en Chine vont introduire "la méthode qi gong" dans le cadre de soin avec prescriptions en fonction de la maladie. Le traitement peut comporter des séances d'acupuncture, de massage et de drogues herbales.
Plus de 70 unités thérapeutiques de qi gong sont mises sur pied dans toute la Chine.

A Pékin, les méthodes les plus répandues sont le zhanzhuangong (méditation en posture du pieu) et le jeu des cinq animaux de Hua Tuo.

Dans le sanatorium de Shanghai est créé le qi gong de relaxation (fangsonggong) dérivé des techniques de méditation de Jiang Weiqiao (1873-1958) car on s'est aperçu que la tension nerveuse est un obstacle à la pratique efficace du qi gong.

                     

Le taijiquan de santé a été considéré rapidement comme une forme de Qi Gong.

Le livre de Liu Guizhen publié en 1957 qigong liafo shixian (application de la thérapie par le qi gong) sera la référence. Le concept et le modèle de sa méthode seront reproduits dans de nombreux ouvrages jusqu'à aujourd'hui.

Ce fut "le grand bond en avant" pour le Qi Gong, les échanges entre les experts populaires et les hôpitaux et facultés de médecine sont à leur apogée. Grâce au mot d'ordre : "le médecin doit étudier le savoir du peuple pour servir la nation".

Révolution culturelle 1966, 1968, 1976

Excès des gardes rouges qui conduisenet la chine au bord de la guerre civile. En 1972 Nixon président des Etats unis invité en Chine. Coopération de la médecine chinoise avec la médecine occidentales

1962 à 1964

Un revirement commence contre la médecine traditionnelle. La plupart des fondateurs du Qi gong moderne étaient des élites du parti. Mao Zedong commence ses attaques contre l'appareil du parti vers 1960. Toutes les structures institutionnalisées se ferment et les dirigeants critiqués. 

La période de 1949 à 1964 a été une période d'échange et de mise en pratique des techniques de longévité et de santé dans un cadre d'état. La plupart des pratiquants faisaient partie de l'élite du parti. Le mode de transmission médecins / patients a pris la place du mode ancien maître / disciple.

La répression et la clandestinité 1964 à la fin des années 70

Pendant la révolution culturelle, toutes les institutions d'état ont été fermées et les praticiens envoyés en camp de rééducation. Les pratiques familiales et populaires ont continué dans la clandestinité.

Mais une pratiquante fait de la résistance dans les parcs publics et sa pratique marquera la résurrection du Qi Gong : Guo Lin, une artiste peintre.Dès 1970, elle pratique et enseigne dans les parcs publics, arrêtée plusieurs fois, elle change de parc .Elle réussit à continuer son enseignement jusqu'à la fin de la révolution culturelle.

Le renouveau du Qi Gong : Epoque récente 1976 à nos jours

1987 rétrocession de Macao à la Chine. En 1989 manifestation populaire réprimée sur la place tian an Men. En 1997 rétrocession de Hong Kong. Aujourd'hui l'économie chinoise ne cesse de se développer.

1978 à 1989

Guo Lin, fort de son expérience de sept années d'enseignement et de soins et avec l'aide de dirigeants du parti, promulgue sa "nouvelle méthode thérapeutique de Qi Gong". Ayant elle-même soigné son cancer grâce à son grand-père (maître taoïste) puis soigné de nombreux malades dans les parcs, elle envoie un rapport en 1977 sur sa méthode au ministère de la santé.


Madame Guo Lin et ces élèves

L'innovation principale de Guo Lin est l'enseignement dans les parcs hors des institutions des années 50. Ceci a permis la diffusion de masse, de nombreux groupes se forment, le qi gong devient populaire. A 70 ans, Guo Lin est à l'origine de la grande vague du qi gong des années 80.

Les grandes lignées de la pratique de masse apparaissent :

" le qi gong de la grande oie" de Yang Meijun
Un qi gong taoïste familial traditionnel transmis de génération en génération, en 1978, elle décide de transmettre son héritage à tous. 


Une forme de qi gong des années 80 : les mouvements spontanés (la transe) sur la base de la méditation et de l'imitation de la grue. Cette forme a eut un succès, sûrement un besoin dans une société qui se libère.

" Qi gong nourrissant" de Ma Litang
Un gi gong de la lignée des arts martiaux. Une forme issue du wushu (arts martiaux) adaptée à tous et création de forme spécifiques pour les personnes âgées.

Ce vent de liberté et ce défoulement collectif vers le Qi Gong engendrera des abus.
La création de nouveau qi gong amènera de nouveaux concepts comme la transmission de pouvoirs surnaturels par des maîtres charismatiques descendus de montagne lointaine. Cette effervescence vers des pratiques incontrôlées (transes et délires) aboutira à des problèmes de santé pour certains adeptes.

Il y eut pendant cette période une multitude de nouveau Qi Gong. Toutes ces lignées auront un maître fondateur : Liang Shifeng (mouvements spontanés du jeu des cinq animaux), Pang Heming (qigong de la sagesse), Zhang Hongbao (zhonggong)...

1989 à 1999

L'état essaye de contrôler "la vague" du Qi Gong en publiant la liste des lignées de masse autorisées à enseigner. En 1995, la critique est forte envers le monde du qi gong :  culte de la personnalité, retour des superstitions féodales, abus thérapeutiques, escroqueries, pseudo maîtres.

Des groupements comme le falungong et le zhonggong prennent une importance considérable dans tous les secteurs de la société.

En 1999, Li Hongezhi (falungong) va trop loin dans les manifestations populaires. Le gouvernement lance une campagne pour la suppression du falungong. Dans la foulée, tout le monde du qi gong est touché. La plupart des associations sont démantelées. L'état réglemente son propre système d'enseignement et d'administration du qi gong hygiéniste.

1999 à nos jours

Aujourd'hui, l'état chinois a essayé d'écarter tous les pseudo qi gong des années 80 et les groupes sectaires.

Le Qi Gong est scindé en 2 pôles, le Qi Gong thérapeutique enseigné et pratiqué dans les lieux de soins (cliniques et hôpitaux, sanatorium) et le Qi Gong hygiéniste de bien-être enseigné dans les parcs ou dans les centres sportifs. L'état réglemente la pratique et l'enseignement pour le bien-être, il valorise les techniques ancestrales qui ont fait leurs preuves comme : les ba duan jin, le jeu des animaux, le yi jin jing, le taiji santé, les 6 sons.


                                                                          

Le qi gong et le yi quan

Le yi quan de maître Wang Xiangzhai (1885-1963) a été fondé vers 1920 sur les bases du xingyi quan et des arts martiaux. Le zhan zhuang gong est la base de cette école. En 1950 maître wang a enseigné cette pratique à des médecins, professeurs, artistes, qui s'est diffusée dans les instituts médicaux puis dans les parcs. Maître Wang et son meilleur disciple, Yao Zongxun (1917-1985), ont gardé le terme ancestral désignant les pratiques corporelles : yang sheng fa (méthode pour nourrir la vie), il n'ont pas voulu adhérer au terme Qi Gong comme de nombreux maîtres à l'époque des années 50 car ce terme englobait certaines pratiques qui n'avaient rien a voir avec les exercices basés sur le développement personnel (gong fu) et le contrôle de soi. 
Aujourd'hui, le zhan zhuang gong (méditation debout) est inclus dans de nombreuses écoles de Qi Gong .Elle est utilisée pour rentrer dans l'état de quiétude, ressentir son corps, visualiser l'intérieur, se reposer, se renforcer, se revitaliser.

     
       

Conclusion

Les techniques pour préserver la santé et prolonger la vie font partie du patrimoine chinois. Ces pratiques demandent un effort personnel, une pratique quotidienne et de la volonté pour obtenir des résultats.  
En France, l'état considère le Qi Gong comme une gymnastique énergétique  douce de bien-être. Il existe des diplômes fédéraux. en 2008 un diplôme sportif  d'état "arts énergétiques chinois" sera mis en place par la fédération délégataire des arts martiaux chinois et des arts énergétiques (FFW aemc). 
Dans certains pays comme l'Allemagne, des praticiens inclus le Qi Gong dans un processus de soins. Pour cela le thérapeute doit être formé en médecine chinoise (plantes, massages, prise des pouls, diagnostic) et avoir une pratique personnelle énergétique.

Copyright© P.Gaggia octobre 2007

Bibliographie

Histoire de la médecine chinoise. Dominique et Marie-Joseph Hoizey. (Payot).

Origine et développement de la médecine chinoise. Genming Huang (www.zhongyi.net)

History of medicine in China. Francis F. Hong. MacGill Journal of medicine. 2004

L’esprit de la médecine chinoise. Philippe Sionneau.

Science and civilization in China. Joseph Needham. (Cambridge)

The Evolution of Chinese Medicine. Asaf Goldschmidt (Routledge)

Mes sources :

"Soins et techniques du corps en Chine au Japon et en Inde"
Pierre Huard et Ming Wong   berg international (1985)

"Se maintenir en bonne santé" Méthodes traditionnelles chinoises
Li Jingwei et Zhu Jianping   Éditions en langues étrangères Beijing

"Les secrets de la longévité"
Liu Zhengcai    Éditions en langues étrangères Beijing

"La fiévre du Qigong" guérison, religion et politique en Chine, 1949-1999
David A.Palmer  Éditions de l'école des hautes études en sciences sociales
Ce livre est indispensable pour connaître l'histoire de la création du Qi gong en 1949

"L'homme"  Revue Française d'Anthropologie   Chine: facettes d'identité
Écoles des hautes études en sciences sociales

"La pensée en Chine aujourd'hui" sous la direction d'Anne Cheng
Folio essais

Et les livres de la page "livre sur le Qi Gong"

  ref « a complete guide to Qi Gong » Daniel Reid Ed Shambala 2000

 

 

 

bottom of page